Je fouillais chez mon libraire quand je suis tombée sur une pile de folio à 2€ pièce... comment ne pas sauter sur l'occasion ? Surtout pour un Jane Austen que je n'avais pas encore lu ? La couverture a achevé de me convaincre, so british vous comprenez... C'est un roman épistolaire d'une petite centaine de pages ; un style inhabituel chez Austen qui est surtout connue pour ses romans. Mais la lettre est un élément récurrent et important dans toutes ses oeuvres ; ses héroïnes en écrivent et en reçoivent et certaines sont au centre des intrigues (coucou Elizabeth et Fitzwilliam !).
Ici, ce sont principalement des lettres de femmes, qui dessinent peu à peu l'histoire de Lady Susan. Veuve désargentée qui cherche à se remarier, cette femme cynique, médisante et hypocrite séduit des hommes plus jeunes qu'elle pour se mette en valeur. Son caractère manipulateur refuse de ne pas être adulé de tous et de toutes. L'auteur nous montre une femme indépendante et obstinée qui s'emploie à plaire. On a donc affaire à une anti héroïne, loin des caractères droits que Jane Austen nous propose en général ! Ici, pas de grande histoire d'amour mais un point de vue sur les moeurs de l'époque particulièrement intéressant. Le style est quant à lui irréprochable, l'exercice stylistique du genre épistolaire est parfaitement maîtrisé. Les personnages et situations nous sont présentés à travers leur compte rendus par courrier et la verve de Jane Austen se dévore. L'ensemble est cependant moins savoureux qu'amer, mais en cent pages, j'ai d'avantage profité de l'écriture qu'été déçue par l'histoire !
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