4 sept. 2018

Edmond, le Cyrano du Palais-Royal







Le titre à lui seul est une promesse faite à tous les amoureux du Gascon au grand nez - comme moi. Alexis Michalik met en scène Edmond Rostand tout au long de la création de Cyrano de Bergerac, la tragi-comédie qui l'a rendu célèbre. Presque deux heures enchanteresses, de l'humour, et beaucoup d'émotions, portées par des comédiens merveilleux, voilà mon avis sur cette pièce coup de cœur. 





L'histoire est assez simple et pourtant pleine de surprises et de rebondissements. Le personnage central, Edmond Rostand, est en pleine crise d'inspiration et financière quand un comédien phare de son époque, Coquelin, lui commande un chef d'oeuvre après que Sarah Bernhardt lui ai recommandé l'écrivain. Il improvise au fur et à mesure des répétitions une pièce où s'entremêlent les inspirations, et le développement de sa création suit pas à pas l'histoire des répétitions et de sa vie personnelle, qui s'entremêlent étrangement et poétiquement.

Trois points à souligner selon moi : 

L'humour. 
La pièce est drôle. Le premier interprète du rôle principal était Guillaume Sentou, principalement connu en tant qu'humoriste au sein du duo comique Garnier et Sentou, mais il n'était pas sur scène le soir où j'étais présente. Tant mieux, ça m'a permis d'apprécier le comédien pour son jeu exceptionnel plutôt que pour sa réputation ! Les répliques s'enchaînent à un rythme fou, et beaucoup de petites vannes et références les parcourent, accrochant le public à retardement. Par exemple, pendant toute la pièce on a affaire à un certain Maurice, et ce n'est qu'à vingt minutes de la fin qu'il compose le Boléro qui l'a rendu célèbre. On notera aussi la performance de chant corse qui s'incruste en décalage total ! La pièce joue bien évidemment avec les codes du théâtre classique, les qui pro quo et comiques de situation sont employés avec élégance et justesse pour un effet des meilleurs.

Le jeu. 
Pas un comédien (comédien ? acteur ?) n'est à côté de la plaque. Non seulement ils sont bons chacun dans leur rôle, mais l'alchimie et la complicité est présente entre les différents membres de la troupe. Les voir interpréter des acteur sur scène est d'ailleurs étrangement émouvant, on sent un doux mélange entre les rôles et les expériences personnelles qui rend délicieusement vrai. 

L'hommage.
Edmond est un hommage au dramaturge qu'il met en scène. Autant la tragi comédie Cyrano de Bergerac que son auteur sont mis en avant pendant ses deux heures. J'ai failli versé une larme quand le Edmond qui jouait sur scène annonce que le héros au grand nez n'aurait pas droit à une fin heureuse, et j'ai adoré me rappeler des répliques de Rostand que je connaissais par coeur il y a quelques années !


Ce petit bijou de comédie et de poésie se joue encore pour quelques mois, alors si vous avez l'occasion de passer une soirée à Paris, n'hésitez pas !

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