23 juil. 2018

Chronique : La Chambre des merveilles


La Chambre des merveilles
Julien Sandrel



Editions Calmann Lévy
265p




L'histoire : 

Thelma, maman célibataire approchant la quarantaine, partage sa vie entre son fils Louis, en pleine adolescence, et son boulot. Jusqu'au jour où le jeune garçon, pour frimer, lance son skate et sa musique à fond en même temps. Le camion qui le percute l'envoie dans le coma, et Thelma prend conscience de l'amour qu'elle porte à son fils. Elle trouve dans sa chambre la bucket list de l'adolescent et entreprend de la réaliser et de narrer ses exploits à Louis, inconscient sur son lit d'hôpital. 



Mon avis : 

Lecture d'été, lecture rapide, deux heures sous le soleil du moment. Mais lecture prenante, lecture touchante, et une petite boule à la gorge quand le désespoir de cette mère à qui on arrache le fils prend toute la page. 
Mon premier a priori a pourtant été négatif : l'écriture est au présent et à la première personne du singulier. Deux points qui me font d'ordinaire fuir. Mais cette fois, Julien Sandrel m'a fait plonger directement dans le cœur de son personnage, Thelma, au cœur de sa souffrance et de son envie de vivre et de ramener son fils à la vie. Voir une adulte bien dans sa peau de femme d'affaires se plier en quatre pour réaliser les souhaits de son adolescent de fils est à la fois drôle et touchant. 

Humour et émotion sont les maîtres mots de ce roman. Très bien maîtrisés, ces deux registres s'entremêlent au rythme effréné des chapitres. Ceux-ci sont très courts, les descriptions sont juste bien dosées et s'effacent rapidement devant les sentiments des personnages. Sandrel met en place une galerie restreinte (pour moins de trois cent pages, c'est bien compréhensible) de personnages. Des portraits simples, efficaces et justifiés. Entre la grand mère et sa maladresse à exprimer ses émotions, l'infirmière, le coach de foot et la petite fille, on ne s'ennuie pas, on s'identifie et on s'attache. 

Entre les défis (courir la Colour Run de Budapest) et les délires (chanter avec Maître Gims), les tableaux s'enchaînent, comme si le compte à rebours des titres de chapitres ne donnaient pas assez de suspens. Un suspens qui reste présent jusqu'à la fin, car comme beaucoup d'accidenté, Louis a autant de chance de se réveiller sans prévenir que de cesser toute activité cérébrale. Au delà d'une touchante histoire d'amour maternel, le roman parle de la souffrance, de l'angoisse de l'incertitude et de la vie après. Après l'accident d'un proche. Un thème qui malheureusement touche beaucoup de personnes. 
En plus d'aborder ce sujet avec délicatesse, l'auteur en profite pour mettre en avant le travail du personnel médical des hôpitaux, et pour ça, merci et bravo ! 

En bref, un roman qui se lit bien, qui traite bien des thèmes qu'il veut mettre en valeur. Une belle découverte et sans doute un auteur à suivre, ainsi que la confirmation pour moi de mon affection pour les éditions Calmann Lévy !

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