Nicolas le Floch
Jean-François Parot
T2 : L’Homme au ventre de plomb
T4 : L’Affaire Nicolas le Floch
313p
Editions 10/18
Collection « Grands détectives »
L’histoire :
Nicolas le Floch est désormais commissaire au
Châtelet, investi de la confiance du roi et homme de main de son chef, Monsieur
De Sartine. Il s’est créé dans les rues parisiennes un vrai réseau où
pickpockets, mouches (espions) et filles de joies lui sont dévoués et fidèles,
et connait les prix des domestiques. Secondé par le fidèle inspecteur Bourdeau, docteur Watson de ce Sherlock Holmes de l’Ancien Régime, il continu de mener avec brio ses enquêtes.
Dans l’Homme au
ventre de plomb, un jeune aristocrate est retrouvé mort dans sa chambre
fermée. Pourtant, Nicolas est persuadé qu’il ne s’agit pas d’un suicide et va
se retrouver mêlé à un monde de complots qu’il n’aurait pu soupçonner. Dans l’Affaire Nicolas Le Floch, il se
retrouve lui-même sur le banc des suspects à la mort de sa maîtresse, alors
même que la période historique est en plein bouleversement.
Au niveau de l’écriture, j’apprécie énormément le
style de Parot qui est vraiment le point commun aux trois tomes de
cette série. On retrouve une multitude de détails historiques trop précis et
trop nombreux pour être une apparence et qui montrent une vraie érudition de
l’auteur, une très bonne connaissance de la période. On retrouve aussi ce que
j’avais moins aimé et qui m’avais gênée dans ma lecture du premier tome :
les descriptions culinaires. Finalement, on s’y fait. Je ne sais pas si je me
suis habituée ou si elles étaient moins présentes mais ce détail m’a beaucoup
moins interpelé dans ces deux autres volumes, et ma lecture s’en est trouvée
grandement facilitée. Les embrouilles politiques sont parfois un peu longues,
surtout dans l’Affaire Nicolas Le Floch
où elles prennent complètement la place de l’enquête policière, mais sont
expliquées de manière très facile à comprendre, ce qui fait des romans
historiques très abordables et sans difficultés particulières selon moi.
Ce que j’ai moins aimé (ah bah oui moi je ne suis
jamais contente) c’est d’abord et avant tout le peu de lien entre chaque tome.
Certes, ce n’est pas à proprement parler une saga, c’est plutôt une série de
livres, mais quand même ! On ne retrouve que très très peu de personnages
secondaires d’un tome à l’autre, les intrigues ne sont quasiment pas reliées
entre elles et le seul lien réel est d’après moi raté. Il s’agit de l’identité
et des motifs du coupable de la supercherie incriminant Nicolas dans l’Affaire Nicolas Le Floch, qui
renvoient au premier tome de la série, L’énigme
des Blancs Manteaux. Cette absence de liens et ce raté dans le scénario
sont tous deux dus à la distance temporelle entre chaque tome. Plus de dix ans
sont censés s’être écoulés entre les Blancs
Manteaux et l’Affaire ! Or
moi, je n’aime pas voir les héros vieillir… surtout quand le changement est
aussi radical. On s’attache dès le début à un jeune Breton maladroit en
société, mais l’homme expérimenté, anobli et politiquement impliqué du tome 4
n’est quasiment plus la même personne.
Cela dit, les intrigues sont bien menées, bien
pensées, la résolution a toujours ce côté mise en scène à la Agatha Christie
qui me faisait craquer pour Hercule Poirot et qui n’est pas dérangeant ici. On
retrouve encore des personnages sympathiques, attachants et hauts en couleur,
M. de Noblecourt, La Borde, Secmagus. Le mélange des genres historique et
policier réussit particulièrement bien, le côté un peu longuet des descriptions
n’est jamais dérangeant, bref, une lecture que je recommande !
Pourquoi le lire ?
Pour se plonger
dans une atmosphère de mystère, dans des jeux de pistes virtuels à travers le
Paris du XVIIIe siècle, parce que les énigmes sont fascinantes et addictives.
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