12 avr. 2016

Chronique : Nicolas Le Floch

Nicolas le Floch
Jean-François Parot




T2 : L’Homme au ventre de plomb
T4 : L’Affaire Nicolas le Floch
313p
397p
Editions 10/18
Collection « Grands détectives »


L’histoire :

Nicolas le Floch est désormais commissaire au Châtelet, investi de la confiance du roi et homme de main de son chef, Monsieur De Sartine. Il s’est créé dans les rues parisiennes un vrai réseau où pickpockets, mouches (espions) et filles de joies lui sont dévoués et fidèles, et connait les prix des domestiques. Secondé par le fidèle inspecteur Bourdeau, docteur Watson de ce Sherlock Holmes de l’Ancien Régime, il continu de mener avec brio ses enquêtes. 
Dans l’Homme au ventre de plomb, un jeune aristocrate est retrouvé mort dans sa chambre fermée. Pourtant, Nicolas est persuadé qu’il ne s’agit pas d’un suicide et va se retrouver mêlé à un monde de complots qu’il n’aurait pu soupçonner. Dans l’Affaire Nicolas Le Floch, il se retrouve lui-même sur le banc des suspects à la mort de sa maîtresse, alors même que la période historique est en plein bouleversement.



Mon avis :


Au niveau de l’écriture, j’apprécie énormément le style de Parot qui est vraiment le point commun aux trois tomes de cette série. On retrouve une multitude de détails historiques trop précis et trop nombreux pour être une apparence et qui montrent une vraie érudition de l’auteur, une très bonne connaissance de la période. On retrouve aussi ce que j’avais moins aimé et qui m’avais gênée dans ma lecture du premier tome : les descriptions culinaires. Finalement, on s’y fait. Je ne sais pas si je me suis habituée ou si elles étaient moins présentes mais ce détail m’a beaucoup moins interpelé dans ces deux autres volumes, et ma lecture s’en est trouvée grandement facilitée. Les embrouilles politiques sont parfois un peu longues, surtout dans l’Affaire Nicolas Le Floch où elles prennent complètement la place de l’enquête policière, mais sont expliquées de manière très facile à comprendre, ce qui fait des romans historiques très abordables et sans difficultés particulières selon moi.




Ce que j’ai moins aimé (ah bah oui moi je ne suis jamais contente) c’est d’abord et avant tout le peu de lien entre chaque tome. Certes, ce n’est pas à proprement parler une saga, c’est plutôt une série de livres, mais quand même ! On ne retrouve que très très peu de personnages secondaires d’un tome à l’autre, les intrigues ne sont quasiment pas reliées entre elles et le seul lien réel est d’après moi raté. Il s’agit de l’identité et des motifs du coupable de la supercherie incriminant Nicolas dans l’Affaire Nicolas Le Floch, qui renvoient au premier tome de la série, L’énigme des Blancs Manteaux. Cette absence de liens et ce raté dans le scénario sont tous deux dus à la distance temporelle entre chaque tome. Plus de dix ans sont censés s’être écoulés entre les Blancs Manteaux et l’Affaire ! Or moi, je n’aime pas voir les héros vieillir… surtout quand le changement est aussi radical. On s’attache dès le début à un jeune Breton maladroit en société, mais l’homme expérimenté, anobli et politiquement impliqué du tome 4 n’est quasiment plus la même personne.
Cela dit, les intrigues sont bien menées, bien pensées, la résolution a toujours ce côté mise en scène à la Agatha Christie qui me faisait craquer pour Hercule Poirot et qui n’est pas dérangeant ici. On retrouve encore des personnages sympathiques, attachants et hauts en couleur, M. de Noblecourt, La Borde, Secmagus. Le mélange des genres historique et policier réussit particulièrement bien, le côté un peu longuet des descriptions n’est jamais dérangeant, bref, une lecture que je recommande !


Pourquoi le lire ?

                Pour se plonger dans une atmosphère de mystère, dans des jeux de pistes virtuels à travers le Paris du XVIIIe siècle, parce que les énigmes sont fascinantes et addictives.


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