12 sept. 2017

Chronique : Eléna Mar


Eléna Mar
Lydie Lefèvre


Auto éditée
Format numérique (PDF) 276p


L’histoire :


Eléna Mar est une femme qui a tout pour être épanouie : un emploi stable, un mari, deux enfants qu’elle adore... Pourtant, en pleine crise de la quarantaine, elle décide de tout laisser tomber. Elle se sépare de son époux, prend un chat et fête le Réveillon en buvant avec de charmants jeunes hommes, sous le regard critique de sa meilleure amie.




Mon avis :


Avant tout, je tiens à remercier l’auteur de m’avoir fait confiance et de m’avoir envoyé ainsi son ouvrage pour que j’en fasse la chronique. Vous pouvez la retrouver sur sa page auteur : https://www.facebook.com/lefevrelydie/



Cette histoire m’a laissée un peu perplexe. On retrouve dans l’héroïne des traits de caractères variés qui m’ont beaucoup rappelé l’héroïne du grand écran qu’est Bridget Jones. L’intrigue, elle, ressemble plus à un Marc Lévy au niveau du dénouement. Quant à l’écriture, elle n’est ni mauvaise ni brillante, se lit facilement sans procurer de véritable plaisir de lire. Ce sont les trois points que j’aime à développer dans une chronique et que je vais vous présenter maintenant.


Tout d’abord, les personnages ! Eléna Mar fait partie selon moi de ces anti-héros parfaitement insupportables. Une femme dans la quarantaine basse, qui a tout dans la vie pour être heureuse mais décide égoïstement de passer à côté et de se rendre elle-même malheureuse. Pendant deux cent pages, on a l’impression de suivre une adulte en pleine crise d’ado. Le train-train quotidien ne lui suffit plus, elle a besoin de plus et pour ça se lance dans une vie déséquilibrée où l’alcool et le mécontentement généralisé ont la part belle.

Car Elena n’est JAMAIS satisfaite. Elle râle, constamment. Cet aspect du personnage m’a parfaitement exaspérée, et pendant plus de la moitié du récit j’ai eu envie de lui envoyer une paire de claques en aller-retour dans la figure ! Au final, plus l’histoire avance, plus on est heureux de voir le sort s’acharner contre elle, car tout ce qui lui arrive de mauvais semble parfaitement mérité. Quand on comprend son mauvais caractère, sa grande gueule et ses caprices, on comprend que son mari n’ait plus envie de faire des efforts pour que leur couple fonctionne. Sachant que pour Eléna, la définition d’un couple qui fonctionne semble être un homme qui se plie en quatre pour satisfaire les exigences de sa femme, sans qu’elle-même ne se soucie des opinions ou envies de son époux. Cela se ressent notamment dans l’éducation qu’ils donnent à leurs fils, qui n’a aucune cohérence alors qu’ils les ont élevés ensemble pendant déjà plusieurs années.


Le problème de ce personnage insupportable s’étend à toute l’histoire, puisque celle-ci repose uniquement sur la crise d’ado de la quarantenaire. On suit Eléna dans ses pérégrinations, au long d’une succession de décisions prises sur un coup de tête sous l’emprise de la colère, de la jalousie et d’un égoïsme latent qui est répugnant chez une mère.

Les autres personnages sont assez superficiels, ne dégagent pas cette impression d’authenticité qui permet de s’attacher à des mots comme à des amis et n’apportent à l’intrigue qu’un décor de fond qui permet de mettre un peu de couleur à l’arrière-plan de scènes pas très intéressantes.

Le « dénouement » m’a laissée parfaitement indifférente, à part peut-être aux multiples incohérences qu’il comportait.


Enfin, le style d’écriture ne m’a fait ni chaud ni froid. Il est suffisamment maîtrisé pour qu’il n’y ait aucune difficulté de lecture, mais le registre familier tirant sur la vulgarité par moments ne m’a pas emportée plus que ça. Le récit est raconté en focalisation interne, on a directement accès aux pensées et émotions de l’héroïne ; ici, ce procédé souligne les traits de caractère déplaisants que j’ai déjà évoqués.

En revanche, je me permets de souligner le travail de Lydie Lefèvre, qui est auto éditée et a malgré cela réussi à effectuer un travail de contrôle orthographique très sévère.


En bref, Eléna Mar ne m’a pas vraiment emballée... Mais en écrivant cette chronique, je me rends compte que le format du roman n’est peut-être pas adapté à l’idée de base de l’auteur. Une bande dessinée aux dessins stylisés et élégants, où l’on aurait pas accès aux pensées qui font d’Eléna un personnage détestable, et où l’histoire serait menée plus rapidement, pourrait être un support parfait pour cette intrigue. A voir si cela arrivera un jour !


On peut sinon le lire comme un portrait critique et satirique profond des crises existentielles que la société actuelle justifie de plus en plus facilement... un autre niveau de lecture à envisager !

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