Le cercle littéraire
des amateurs d’épluchures de patates
Mary Ann
Shaffer & Annie Barrows
Poche, collection 10/18.
410p.
L’histoire:
Sous forme de correspondance, le lecteur suit l’histoire de Juliet
Ashton. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette auteur et journaliste
a perdu toute inspiration pour écrire. Elle va la retrouver quand un inconnu
lui envoie une lettre après avoir trouvé son adresse dans un ancien livre à
elle, et s’intéresse à un cercle d’amis formé sous l’occupation dans l’île de
Guernesey. Ils échangent leurs souvenirs de guerre, et elle trouve auprès d’eux
de quoi compléter sa vie.
Le livre se découpe en deux parties : la première rassemble les
lettres de Juliet à ses amis Sidney et Sophie ainsi que sa correspondance avec
les membres du Cercle ; dans la deuxième, elle est à Guernesey et raconte
principalement à Sidney ce qui se passe sur l’île.
Mon avis :
J’ai lu ce roman épistolaire en 2012, sur les conseils de ma
grand-mère, et déjà à ce moment il m’avait marqué. J’ai retrouvé en le
redécouvrant à l’occasion de sa sortie en Poche les mêmes émotions. Le style
léger et varié respectant bien les différents auteurs des lettres trace des
portraits attachants pour chaque personnage, sur une trame de fond historique.
Historiquement, on découvre l’Occupation sur un territoire anglais,
l’Occupation sur une île et l’Occupation rapprochant les gens. Ce roman remet
aussi en mémoire les atrocités, mais surtout le traumatisme laissé par la
guerre.
Livresquement, l’histoire ressemble à un film américain : il a
récupéré un livre à elle, ils entrent en contact et s’entendent bien. Mais les
personnages sont trop réels pour qu’on les compare à une mise en scène. Chacun
a une histoire lourde à porter, chacun a ses traits de caractères (et ils ne
sont pas toujours agréables !) et chacun est plus attachant que les
autres. Le cercle littéraire, c’est avant tout une histoire d’amitié, une
correspondance qui réunit une joyeuse bande formée dans des circonstances
difficiles, c’est une recette pour trouver le bonheur même dans des
circonstances extrêmes. Des personnages hauts en couleur qui par leurs styles
d’écritures tous différents donnent un rythme effréné au récit et nous font
passer par toutes les émotions, voilà la formule de la magie de ce roman.
Pourquoi le lire ?
Parce que le roman épistolaire ne se cantonne pas aux états d’âmes de
Madame de Sévigné, que les membres du Cercle d’amateurs de littérature et de
tarte aux épluchures de patates ont plus de relief que certaines personnes de
notre quotidien, que Guernesey vous semblera la destination idéale pour vos
prochaines vacances et que donc économiquement c’est quand même beaucoup moins
cher que les îles Caraïbes.
En plus, il propose une super recette contre le hoquet
(p405 !) !
Synésthésiquement :
Une couleur : un vert tendre, doux et ressourçant ;
Une odeur : de l’herbe fraîche juste coupée ou la forêt un matin
d’été ;
Un goût : une glace au citron ou un jus d’orange pressé, quelque
chose de frais et de sucré ;
Un son : au risque de faire cliché… Le Printemps de Vivaldi, vif, entraînant et léger.
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