12 janv. 2016

Chronique : Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates


Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates
Mary Ann Shaffer & Annie Barrows


Traduction d’Aline Azoulay
Poche, collection 10/18.
410p.

L’histoire:

Sous forme de correspondance, le lecteur suit l’histoire de Juliet Ashton. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cette auteur et journaliste a perdu toute inspiration pour écrire. Elle va la retrouver quand un inconnu lui envoie une lettre après avoir trouvé son adresse dans un ancien livre à elle, et s’intéresse à un cercle d’amis formé sous l’occupation dans l’île de Guernesey. Ils échangent leurs souvenirs de guerre, et elle trouve auprès d’eux de quoi compléter sa vie.
Le livre se découpe en deux parties : la première rassemble les lettres de Juliet à ses amis Sidney et Sophie ainsi que sa correspondance avec les membres du Cercle ; dans la deuxième, elle est à Guernesey et raconte principalement à Sidney ce qui se passe sur l’île.


Mon avis :

J’ai lu ce roman épistolaire en 2012, sur les conseils de ma grand-mère, et déjà à ce moment il m’avait marqué. J’ai retrouvé en le redécouvrant à l’occasion de sa sortie en Poche les mêmes émotions. Le style léger et varié respectant bien les différents auteurs des lettres trace des portraits attachants pour chaque personnage, sur une trame de fond historique.
Historiquement, on découvre l’Occupation sur un territoire anglais, l’Occupation sur une île et l’Occupation rapprochant les gens. Ce roman remet aussi en mémoire les atrocités, mais surtout le traumatisme laissé par la guerre. 
Livresquement, l’histoire ressemble à un film américain : il a récupéré un livre à elle, ils entrent en contact et s’entendent bien. Mais les personnages sont trop réels pour qu’on les compare à une mise en scène. Chacun a une histoire lourde à porter, chacun a ses traits de caractères (et ils ne sont pas toujours agréables !) et chacun est plus attachant que les autres. Le cercle littéraire, c’est avant tout une histoire d’amitié, une correspondance qui réunit une joyeuse bande formée dans des circonstances difficiles, c’est une recette pour trouver le bonheur même dans des circonstances extrêmes. Des personnages hauts en couleur qui par leurs styles d’écritures tous différents donnent un rythme effréné au récit et nous font passer par toutes les émotions, voilà la formule de la magie de ce roman.

Pourquoi le lire ?

Parce que le roman épistolaire ne se cantonne pas aux états d’âmes de Madame de Sévigné, que les membres du Cercle d’amateurs de littérature et de tarte aux épluchures de patates ont plus de relief que certaines personnes de notre quotidien, que Guernesey vous semblera la destination idéale pour vos prochaines vacances et que donc économiquement c’est quand même beaucoup moins cher que les îles Caraïbes.
En plus, il propose une super recette contre le hoquet (p405 !) !

Synésthésiquement :

Une couleur : un vert tendre, doux et ressourçant ;
Une odeur : de l’herbe fraîche juste coupée ou la forêt un matin d’été ;
Un goût : une glace au citron ou un jus d’orange pressé, quelque chose de frais et de sucré ;

Un son : au risque de faire cliché… Le Printemps de Vivaldi, vif, entraînant et léger. 

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